Roxanne Montclair ferma d’un coup sec le livre de Françoise Sagan, son auteur préférée, qu’elle ne se lasserait jamais de lire et regarda par la fenêtre du hublot. Paris, mois de septembre, pluie. Après ces deux mois d’étés passés à Rome, Roxanne avait oublié qu’il pouvait pleuvoir quelque part. Roxanne avait 17 ans, bientôt 18, rentrée en première année à la Sorbonne et son but dans la vie était de s’amusée, de n’importe qu’elle façon. Jusqu’à présent, elle avait toujours réussit à obtenir ce qu’elle voulait. Sa famille appartenait à la vieille bourgeoisie parisienne, dans le 16ème, évidemment, elle avait donc la classe et l’orgueil qui allait avec. Roxanne était parisienne et ne concevait pas sa vie en dehors de cette ville. Elle était le genre de fille qui se sentait à l’aise partout, qui pouvait parler de n’importe quoi à n’importe qui. Sa bonne éducation lu avait permit de masquer ses émotions. Etant fille unique, elle était habituée à ce qu’on lui dise depuis l’enfance qu’elle était parfaite, d’où sa confiance en elle et son ego surdimensionné. Cependant, Roxanne avait toujours était quelqu’un d’honnête, bien que parfois peu scrupuleuse pour obtenir ce qu’elle voulait. Elle était têtue, obstinée, cynique et imprévisible. Roxanne n’avait jamais crut au grand amour, cet amour capable de changer la personne que vous êtes, cet amour qui vous apporte le bonheur absolu, cet amour qui vous rend accro à une personne. Pour elle, l’amour était éphémère, intense et bref, comme un rêve. Roxanne le fuyait. Pour certains, Roxanne était une énième bourgeoise qui se donnait des grands airs avec ses sacs Chanel, pour d’autres, c’était une fille géniale. La vérité, c’était qu’elle était capable de tout sans que personne ne s’y attende. De manière générale, Roxanne n’avait pas de préjugé, et c’était en cela qu’elle détestait ce milieu de privilégier, ce milieu ou seul le nom comptait, ce milieu de conservateurs et aux préjugés sur tout, ce milieu qu’elle fuyait désespérément, depuis qu’elle avait été en âge de comprendre. Elle recherchait la compagnie de gens qui savaient s’amuser comme elle, qui n’avaient peur de rien, qui avait ce désir de liberté et de tromper son ennui, et ce, peu importait la classe sociale, la fortune et la religion. Elle ne connaissait pas le sens du mot responsabilité. Elle ne faisait que ce qu’elle voulait, égoïstement. Roxanne aimait danser sur les tables en boîte de nuit, la champagne, les Cosmopolitains et les sushis. Elle lisait Jane Austen, Shakespeare et Françoise Sagan. Elle avait un faible pour la musique des années 80. Elle était accro à la nicotine, la caféine, les chewing-gums et à Vogue.  Elle avait toujours elle un sac Louis Vuitton, ses Ray-Ban Aviateur, sa montre Chanel Joaillerie offerte par ses parents lorsqu’elle avait eut le bac, un collier Swarovski qui représentait la fée Clochette, symbole pour elle de liberté et du rêve, offert par son meilleur ami, Christian et un stylo Montblanc, cadeau du précédent Noel. Roxanne avait une passion pour l’écriture, qui avait commencé dès la 6ème avec son premier journal intime et qui se poursuivait avec la rédaction d’un roman sur son ordinateur, un Mac, bientôt achevé.

Le premier contact de Roxanne avec un être humain fut Nicolas de Dompierre, son voisin d’en face et fils de sa marraine, la meilleure amie de sa mère, avocate réputée. Nicolas était l’archétype du mec qui vivait dans un hôtel particulier classé monument historique. Ils avaient tout fait ensemble. Ils avaient apprit à nager dans le même bassin, allaient souvent en vacance ensemble, passaient des Noel ensemble, avaient été tout deux dans des collèges non-mixtes puis peu après dans le même lycée privé, les mêmes cafés, les mêmes boîtes de nuits, avaient les mêmes amis, avaient suivit le même enseignement catholique. Ils avaient échangés leur premier baiser à la fin de la Seconde, lors de la soirée d’anniversaire de Nicolas. Roxanne avait rompu deux mois plus tôt, lorsqu’elle c’était évanouit à la fête pour fêter le bac à cause de l’alcool et ce n’était pas lui qui l’avait ramené. Celui qui l’avait ramené était son meilleur ami, Christian Al-Bahir, qu’elle avait rencontré en Seconde, alors qu’ils étaient dans la même classe. Les parents de Roxanne l’avaient détesté aussi vite que Roxanne l’avait adoré. Bien qu’étant plus riche qu’eux-le père de Christian était le patron d’une chaîne d’hôtel de luxe, ce qui les dérangeaient le plus, c’était que Christian soit de confession musulmane. Christian et Nicolas étaient totalement opposés, et d’ailleurs, ils ne supportaient pas. Roxanne et Christian étaient inséparables, malgré la haine de ses parents et il y était pour beaucoup dans la femme qu’elle était devenue. Roxanne n’envisageait ni sa vie, ni son bonheur sans lui. Il était la première personne qu’elle comptait appeler lorsqu’elle serait arrivée chez elle.

Roxanne avait passé deux mois de vacances d’été à travailler comme stagiaire dans un journal à Milan. Elle était partit pour oublier Nicolas et sa meilleure amie, Camille de Montgomérie, qu’elle connaissait depuis la 6ème, et également portée disparue le soir où Roxanne c’était évanouit et ce voyage lui avait fait le plus grand bien. C’était la première fois qu’elle partait aussi longtemps loin de chez elle et elle avait eut un avant-goût de cette liberté qu’elle cherchait tant. A présent qu’elle était de retour, elle se sentait anxieuse. Elle ignorait sa réaction si jamais elle devait tomber sur Camille ou Nicolas. Paris, dans le fond, n’était pas une si grande ville. Elle avait même envisagé de prendre une année sabbatique par peur de tomber sur Camille car elle aussi faisait une rentrée à la Sorbonne. Christian avait également intégrer la Sorbonne,  dans le 4ème, tout comme elle. Jusqu’à présent, ils habitaient tout deux dans le 7ème, Christian vivait dans l’hôtel de luxe de son père et avait un étage à lui tout seul et pouvait bénéficier de tout les services proposés par l’hôtel, boulevard saint-germain et Roxanne habitait un immense appartement rue de Verneuil où elle s’attendait encore à croiser le fantôme de Serge Gainsbourg. Ils avaient passés leur Terminale à se promener au Trocadéro quand il faisait beau après les cours, à déjeuner dans le restaurant de l’hôtel de Christian où il y avait une vue superbe sur la Tour Eiffel, à lire des magazines féminins, vider des bouteilles et fumer des cigarettes et à faire des éternels apéros dans tout les bars du boulevard Saint-Germain. Sans savoir pourquoi, Roxanne sentait que cette année allait être plus excitante qu’aucune autre. Ce fut avec une parfaite assurance qu’elle descendit de l’avion, affrontée la pluie.

Camille de Montgomérie  se réveilla dans une chambre qui n’était pas la sienne, en sous-vêtement, avec le début d’une gueule de bois et un garçon dont elle ne se rappelait plus le nom qui dormait à côté d’elle. Au pied du lit s’entassaient des bouteilles de vins et de vodka vides. Le cendrier débordait de cigarette. Camille avait 17 ans et s’apprêtait à rentrée en 1ère année à la Sorbonne, observant ainsi la tradition familliale. Son père était le proviseur du lycée très privé dans lequel elle avait été et sa mère était un mannequin qui avait interrompu ses brillantes études. Ce qui l’avait réveillé était le vibreur de son portable. Elle avait un nouveau message vocal de son père qui lui signifiait qu’elle était en retard au déjeuner de famille de sa mère. Camille soupira, se leva et regarda dehors. Il pleuvait, comme d’habitude. L’été était bel et bien fini et il avait été un des plus ennuyeux de sa vie. Cependant, l’heure n’était pas à la réflexion. Il fallait qu’elle soit chez elle le plus rapidement possible et qu’elle soit présentable. Son mascara avait coulé et elle n’avait même pas le temps de se démaquiller. Elle attrapa son short Levis, son pull en maille bleu marine Chanel, cacha la masse de ses cheveux blonds-dorés sous sa visière en coton Chanel, enfila ses bottes en cuir marrons Isabel Marrant, fourra ses affaires dans son sac Louis Vuitton et partit sans chercher à prendre le numéro du garçon. Même ainsi, Camille restait ce genre de fille que l’on remarquait tout de suite, le genre de fille auquel aucun garçon ne pouvait résister. Et d’ailleurs, Camille était habituée à obtenir tout ce qu’elle désirait, et peu importait les moyens d’y parvenir. Camille était ambitieuse, aimait être la meilleure partout et était capricieuse. En grandissant, Camille c’était bâtie un empire sur elle-même. Elle ne laissait personne l’atteindre, elle gardait toujours son air supérieur  et faisait des caprices pour un oui ou pour un non. Camille était une fille que rien n’impressionnait et pouvait être la pire des garces dès qu’elle en avait l’occasion. La seule personne qui lui résistait était normalement invité au déjeuner de famille, étant donné qu’il était le fils d’un des meilleurs amis de son père : Nicolas de Dompierre, promit à un avenir aussi brillant qu’elle. Camille avait perdu sa virginité avec lui en 4ème, dans un de ses rallyes auxquels ils étaient obligés d’assistés. C’était pourtant avec Christian que Camille était sortit en Première, une relation uniquement basée  sur le physique et le sexe.  Durant leur relation, Christian n’avait pas cessé de provoquer la jalousie de Roxanne. C’était Roxanne que Christian avait présenté à son père. Camille l’avait trompé sous ses yeux et elle pouvait se vanter d’être la seule fille à avoir prit l’orgueilleux et insaisissable Christian Al-Bahir pour un imbécile. Depuis il la détestait. Camille était le genre de fille en qui il ne fallait pas faire confiance, tout comme Christian. Roxanne était la seule fille assez franche pour oser lui dire ses quatre vérités et elle lui faisait à présent la gueule et Camille savait que Roxanne ne changerait pas d’attitude de si tôt. Bien que ne croyant pas au sentiment et étant cynique, Camille avait toujours été amoureuse de Nicolas et elle savait que Roxanne se doutait de quelque chose. Camille ne regrettait pas ce qui c’était passée entre eux, ce fameux soir, mais Nicolas avait gardé le silence pendant tout l’été, tout comme Roxanne. C’était la première fois qu’elle allait voir Nicolas depuis deux mois. Maintenant qu’elle savait que Roxanne et Nicolas ne se parlaient plus, elle était bien décidée à entrer en scène.  Seul restait le problème de Mathieu, son dernier petit ami en date, à qui elle n’avait pas donné signe de vie pendant cet été. Mathieu était le meilleur ami de Nicolas et avait été le premier petit ami de Roxanne, en Seconde. Elle avait espéré que en ne lui donnant pas de nouvelle  pendant deux mois, il comprendrait que c’était finit, mais ce n’était pas le cas, puisqu’il lui avait envoyé un texto la veille.  Alors que le taxi s’arrêtait en bas de chez elle, Camille se dit qu’elle ne pouvait absolument pas se présenter comme ça à ce déjeuner.

Roxanne venait de quitter l’aéroport lorsqu’elle vit une BMW noire qu’elle connaissait bien s’arrêter devant elle. La portière s’ouvrit et elle vit Christian assit sur le siège passager, un café latte provenant d’un Starbucks  à la main qu’il lui tendit. Son sourire était radieux  et Roxanne s’engouffra aussitôt dans la voiture qui démarra. Une fois à l’intérieur, Roxanne posa sa tête sur l’épaule de Christian.

-Je suis tellement contente de te voir, soupira-t-elle.

-Tu m’as manqué. Tu n’imagines même pas, dit Christian.

-Je suis désolée, j’avais vraiment besoin de ce voyage.

-Je sais. Tu as l’air radieux. Bien plus radieuse que quand tu es partie.

-Si tu savais tout ce que j’ai fais, tu n’y croirais pas.

-Tu as quelque chose de prévue là tout de suite ?c’est l’heure du déjeuner.

-Je suis invitée à l’anniversaire de la mère de Camille, soupira Roxanne.

-Moi aussi. Mais je ne savais pas si tu y allais. Tu as peur ? demanda Christian.

Roxanne réfléchit. Là tout de suite, elle avait l’impression qu’elle pouvait affronter n’importe qui tant que Christian était prêt d’elle.

-Ce n’est pas vraiment de la peur. J’avais presque finit par croire qu’ils n’existaient pas. C’est juste de l’appréhension. Et puis, si tu es avec moi, tout ira bien, répondit Roxanne.

-J’ai toujours sus que tu étais un roc, assura Christian.

-Après on va se bourrer la gueule en regardant les toits de Paris, pour fêter mon retour ? Demanda Roxanne.

-Oh oui. Et on commandera des sushis.

Roxanne lui fit un bisou sur la joue.

-Les soirées avec toi m’ont tellement manquées.

Nicolas de Dompierre errait dans l’immense salon des Montgomérie. Ce genre de chose l’avait toujours ennuyé. Son père lui aurait conseillé de profiter de ce déjeuner avec les personnalités les plus influentes de la haute bourgeoise. Il n’y avait qu’une seule chose qui intéressait les directeurs d’entreprises travaillant à la Défense qui était son père : les relations. Nicolas s’en fichait éperdument. La seule chose qui l’avait intéressé dans ce déjeuner était de boire un bon coup avec ses amis de toujours –et peu lui importait d’apparaître ivre mort devant tout le monde. Nicolas ne supportait plus les gens qui agissaient par intérêt comme son père. C’était dans son seul intérêt que le père de Nicolas l’avait poussé à sortir avec Roxanne Montclair parce qu’il s’apprêtait à s’associer avec le père de cette dernière, un des meilleurs avocats de Paris, au détriment des désirs de Nicolas. Le moindre détail de sa vie avait été contrôlé et planifier par ses parents. Il était voué à faire des études scientifiques au lycée et de faire une prépa polytechnique. Jusque-là, Nicolas avait assouvit tout les désirs de ses parents, avec l’obtentation du Bac avec mention très bien. En cadeau, son père lui avait offert une Jaguar décapotable et sa mère lui avait offert un appartement tout près de sa prépa, rue Clovis, dans le 5ème.  Il se sentait prit au piège, entraîné dans une vie qu’il ne désirait pas. Il n’avait pas la notion de l’effort, il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il voulait faire. Avec les filles, il n’avait jamais eut à draguer, elle lui tombait toute dans les bras, parce qu’il était plutôt beau gosse, avec ses yeux verts, ses cheveux châtains foncés constamment décoiffés et ses muscles dus à des années de tennis. Nicolas aurait été incapable d’aller vivre deux mois dans un pays étranger comme l’avait fait Roxanne. Roxanne, qu’il avait appelée au moins une fois par jour, espérant en vain qu’elle décroche. Roxanne, qu’il n’avait jamais vraiment aimée, Roxanne, qu’il avait crut qu’elle serait toujours là, acquise, sûre, avant qu’elle ne disparaisse brutalement de sa vie, comme s’il n’avait jamais existé pour elle. Il guettait son arrivée, tout comme l’arrivée de Camille, même s’il savait qu’il était inutile de s’accrocher à elle étant donné qu’ils n’auraient jamais d’avenir. Nicolas brûlait d’envie de monter dans la chambre de Camille qu’il connaissait si bien, d’aller lui parler, même s’il savait qu’il ne devait pas le faire. Il n’avait jamais pus cacher son désir pour Camille, désir dont Roxanne avait conscience et dont elle souffrait. C’est alors qu’il sentit  des bras le retenir par la taille. Tout sembla s’arrêter autour de lui. Comme s’il était seul, avec elle.

-S’il te plaît, ne me fuis pas.

Le ton était anormalement suppliant. Nicolas posa ses mains sur les siennes. Des mains continuellement glacées mais d’une extrême douceur. Elle sentait le parfum J’adore de Dior, comme d’habitude. Il n’avait pas besoin de se retourner pour savoir qu’il s’agissait de Camille. Il se retourna et la serra dans ses bras. Etait-ce le fait de ne pas l’avoir vu pendant deux mois ? Il la trouvait plus éblouissante que jamais. Comme si sa présence suffisait à illuminer la pièce de sa beauté or-norme, presque irréel. Camille soupira, soulagée de sa réaction. D’habitude, elle ne mettait jamais sa fierté de côté, mais avec Nicolas, ces réactions étaient toujours irrationnelles. Il était le seul qui savait regarder au-delà de son apparence de garce, avec Roxanne.

-Pourquoi tu m’as autant ignorée ? demanda-t-elle.

-Je suis désolé si ça t’as blessé. J’avais besoin de prendre du recul par rapport à ce qui c’était passé, répondit Nicolas.

-Qu’est-ce-que tu as conclus de cette longue méditation ?

-C’était un accident, Camille, répondit Nicolas, nous n’aurions jamais dû faire ça par rapport à Roxanne, tu le sais.

Roxanne. C’était toujours elle qui se mettait entre eux.

-Elle m’a ignorée pendant tout l’été, râla Camille.

-Moi aussi. Je suis sûr qu’elle t’a manquée.

C’était vrai mais Camille ne l’avouerait jamais.

-Je n’ai pas envie de parler de Roxanne.

-Comme tu voudras. Tu es heu…toujours avec Mathieu ?

-Oui, mentit Camille avec un grand sourire.

-Ah, dit Nicolas en se dégageant d’elle, je vais me chercher à boire. Tu m’accompagnes ?

-Non. Il faut que j’aille voir d’autres personnes. Tu n’es pas le centre de ma vie.

Il l’avait blessé en lui disant qu’il regrettait ce qui c’était passé entre eux. Elle voulait juste lui rendre la monnaie de sa pièce. Il la regarda avec de la déception dans ses yeux magnifiques, mais elle ne céda pas et tourna les talons. C’est alors que Nicolas aperçut le regard brillant de haine de Roxanne braqué sur lui.

Lorsque Roxanne arriva dans cette maison qu’elle connaissait depuis l’âge de douze ans, la première chose qu’elle vit, ce fut Camille dans les bras de Nicolas, en plein milieu du salon, sans prendre la peine d’être discret. Roxanne attrapa aussitôt une coupe de champagne et lorsqu’elle vit que  Nicolas l’avait aperçu, elle s’empressa de lui tourner le dos, à la recherche de ses parents. Elle aperçut son père, toujours aussi élégant et décontracté, en train de faire rire des avocats et des notaires réputés. Sa mère était à son bras, tout sourire. Son sourire disparut un peu lorsqu’elle vit que Roxanne était main dans la main avec Christian. Christian soupira, pas dupe.

-Je te retrouve tout à l’heure, dit Christian.

-Oui, approuva Roxanne, j’ai aperçus ton père, j’irais le saluer.

-Ca lui fairas très plaisir.

Roxanne fendit la foule et rejoignit ses parents.

-Tu es gonflée d’apparaître en public main dans la main avec Christian alors que tu viens tout juste de rompre avec Nicolas, remarqua sèchement Mme Montclair.

-Moi aussi je suis contente de te voir, maman, sourit Roxanne.

Elle avait oubliée ce que ça faisait d’être constamment observée et jugée. Elle se rappela la promesse de sa grand-mère, celle de lui offrir son premier appartement où elle voulait dans Paris comme cadeau du Bac.

-Ma fille, tu es radieuse.

-Merci, papa.

Elle se serra contre lui, indifférente au fait qu’elle passait pour une gamine qui avait besoin des câlins de ses parents, même à son âge.

-Viens, on va discuter un peu, proposa Mr Montclair.

Elle lui prit le bras et il lui tendit une autre coupe de champagne.

-As-tu réfléchis à l’endroit où tu allais vivre ? Demanda-t-il, ta grand-mère voudrait faire des visites le plus rapidement possible avant ta rentrée.

-Oh, j’aimerais bien quelque chose au boulevard Saint-Germain, avec vue sur les toits de Paris, répondit Roxanne.

-Tu sais que Nicolas vas lui aussi habiter dans le 5ème ?

-Ah non, je ne savais pas.

-Je sais que c’est dur pour toi. Mais fais l’effort d’aller le saluer, au moins vis-à-vis de ses parents. Et Camille aussi.

-Je n’ai aucunement l’intention de me montrer aimable, répliqua Roxanne, bornée, ils se sont montrés aimable, eux ?ça me tue que maman considère encore Christian comme le diable incarné. C’est lui qui m’a ramené, ce soir-là, pas Nicolas, ni Camille.

Arnaud Montclair soupira, résigné depuis longtemps au fort caractère de sa fille.

-Tant que tu ne fais pas de scandale, c’est tout ce que je te demande.

-Bonjour, Arnaud. Roxanne, je peux te parler ?

Tous les muscles de Roxanne se tendirent. Son père et Nicolas s’étaient toujours bien entendus. Durant tout les dîners de Noel et à chaque occasion où ils se retrouvaient à la même table, ils parlaient de littérature, de cinéma, de chasse et tout deux avaient beaucoup d’humour. Lorsque Roxanne avait commencé à le ramener à la maison au tout début de leur relation, il n’y avait jamais eut aucune gêne entre Nicolas et ses parents.

-Bonjour, Nicolas, répondit aimablement Mr. Montclair, je vous laisse discuter tout les deux.

-Je ne pense pas qu’on ait quoi que ce soit à se dire, répondit Roxanne qui se retenait de le gifler.

-Tu ne m’as donné aucune nouvelle pendant deux mois. J’étais mort d’inquiétude.

-Tu n’avais pas l’air si inquiet le soir où je me suis évanoui et où j’avais besoin de toi.

-Je suis désolé, Roxanne ! s’exclama Nicolas, tu crois que j’étais fier de moi le lendemain matin quand je me suis réveillé ? Tu crois que j’ai pensé à quelqu’un d’autre qu’à toi pendant deux mois ? Je suis désolé !

Roxanne ne c’était pas attendus à ça. Nicolas n’avait jamais fait preuve de sentimentalisme, il ne montrait jamais ses émotions, comme Camille. Elle aurait voulut le croire, de toute ses forces, mais elle était trop en colère. Elle ne se calmerait pas avant qu’il ait souffert autant qu’elle.

-J’ai besoin de toi, Roxanne, je me sens bien avec toi, tu es une des rares personnes à qui je peux tout dire. Tu me manques. Je t’ai écris un million de lettre que je n’ai jamais osé t’envoyer.

C’était du Nicolas tout cracher. Des lettres. Roxanne mourrait d’envie de se blottir dans  ses bras, comme avant, mais sa fierté, une fois de plus, l’en empêchait.

-Je suis désolée, mais je ne peux pas. Tu m’as trop fait de mal.

Roxanne se retourna. Il tenta de la retenir par le bras, mais elle se dégagea violemment de lui, sans le regarder. C’était plus qu’elle ne pouvait en supporter. D’un coup, elle se sentit comme étouffée, prisonnière. Il fallait qu’elle sorte de la pièce pleine de monde. Elle chercha Christian des yeux, ne le trouva pas. Elle s’éloigna le plus discrètement, espérant que Nicolas ne la suive pas. Elle connaissait les 200 mètres carrés de l’appartement par cœur. Elle monta à l’étage. Cela lui faisait bizarre de revenir ici. C’était la première fois qu’elle ne se sentait pas chez elle. Chaque pièce lui évoquait un souvenir. Roxanne entendit des notes de piano qui provenaient du petit salon avoisinant l’immense chambre de Camille. C’était du Beethoven, sonate au clair de lune, un des morceaux préférés de Christian. Apparemment, il n’avait pas pus s’empêcher de pratiquer sa passion. Roxanne ouvrit brusquement la porte et la musique cessa aussitôt. Elle soupira.

-Tu ne me feras donc jamais de concert privé ? Soupira Roxanne.

-J’aime entretenir mon mystère, répondit Christian., ça va ? Tu as l’air bizarre.

-Nicolas a essayé de me parler.

-Et ? Demanda Christian.

-Et rien, répondit Roxanne, je t’ai dis que je ne lui pardonnerais jamais.

-La Roxanne que je connais aurais cédé, remarqua Christian.

-J’ai changée. J’ai appris de mes blessures.

-Tant mieux.

Elle s’assit sur ses genoux. Il lui prit doucement les mains.

-Au fait, je n’ai pas eut l’occasion de te remercier pour ce que tu as fais pour moi, en juin, quand je me suis évanouis. Personne n’avait fait ça pour moi, avant.

-C’est normal. Tu es ma meilleure amie. Je ne t’aurais jamais abandonné dans un état pareil, tu le sais, dit Christian.

-Ca me touche beaucoup, vraiment. Je sais que je peux compter sur toi. Je ne sais pas ce que je fairais sans toi, dit Roxanne.

-Rien, je le sais.

Roxanne resta un moment dans ses bras. Elle se sentait bien avec lui, en sécurité. Le monde pouvait s’effondrer, tout irait bien, du moment que Christian était là.

-Ce déjeuner est un véritable ennui. Heureusement que tu es là. Je ne serais jamais venu sinon.

-C’est gentil. As-tu remarqué que je n’ai fais aucun scandale quand j’ai vus Camille et Nicolas ?

-C’est vrai, je constate que tu deviens mature, mais j’ai bien vus que tu avais envie de les tuer du regard.

-Toi aussi, tu l’as senti ?

-Je te connais par cœur.

-Tu sais, j’ai beaucoup réfléchis pendant l’été au meilleur moyen de me venger de ce que Nicolas et Camille m’ont fait, annonça Roxanne, mais j’aurais besoin de ton aide.

-J’aime quand tu es méchante comme ça, j’ai dédains sur toi, on dirait, remarqua Christian.

-J’ai envie de me venger parce qu’ils m’ont abandonnés et toi, tu auras l’occasion de faire comprendre à Camille qu’elle n’aurait jamais dû te tromper, expliqua Roxanne.

-Qu’est-ce-que tu suggères ?

-Rends la folle amoureuse de toi.

-Roxanne, tu sais qu’elle ne m’attire plus, je ne suis plus le même qu’à l’époque, elle est trop superficielle pour moi.

-Tu ne trouves pas ça tentant de rajouter l’insaisissable Camille de Montgomérie à tes conquêtes ? Le danger, cela n’a-t-il pas toujours été ce qui t’attires ?

-Qu’est-ce-qui j’y gagne ? Demanda Christian, qui ne faisait rien gratuitement.

-Eh bien, je pensais à te donner quelque chose que nous n’avons pas fait depuis longtemps, et dont j’ai toujours follement envie, répondit Roxanne en l’embrassant dans le cou, sa zone sensible.

L’été avant la Terminale, Christian, Mathieu et Roxanne étaient partit faire le tour de la côte italienne sur le yacht du beau-père du moment de Mathieu. Le dernier soir, tout le monde était rentré se coucher, complètement bourrés.  Christian et Roxanne étaient restés sur une plage déserte de Naples et, une chose en entraînant une autre, ils avaient finit par franchir les limites imposées par leurs amitiés et leurs non-célibats. Roxanne n’avait jamais oublié le désir qu’elle avait ressentit, ni l’intensité de son plaisir. Elle avait adoré faire l’amour avec lui et n’en avait ressentit aucune culpabilité, sachant très bien que leur histoire était sans lendemain et qu’ils avaient fait ça à cause de l’alcool.  Seule Camille avait été au courant et depuis, Roxanne avait évité de dormir avec Christian. Roxanne sentait Christian se détendre à son contact, il se mit à lui caresser le dos. Elle frissonna.

-Cela fait si longtemps…Murmura Christian.

-Je n’ai jamais oublié le plaisir que j’ai ressentis, ce soir-là, affirma Roxanne.

A la réflexion, après toutes les expériences qu’elle avait eut cet été, Roxanne pouvait même affirmer sans hésitation que Christian devait être le meilleur coup qu’elle ait jamais eut.

-Je n’ai pas oublié non plus, dit Christian qui était en train de se remémorer la scène.

-Alors, qu’est-ce-que tu choisis de faire ?

-Laisse-moi le temps d’y réfléchir, d’accord ?

-D’accord. Si on s’en allait ?

-On va où tu veux.

-Tu sais ce dont j’ai envie. D’un tour dans Paris. Mais cette fois-ci, vus que j’ai eut mon permis, est-ce-que je peux conduire ?

-Si tu veux. J’appelle mon chauffeur.

Roxanne démarra à fond et alluma le lecteur c-d. C’était la Traviata de Verdi, l’opéra préféré de Christian. Roxanne se détendit aussitôt que la vitesse augmenta. Elle aimait la sensation de vitesse. Conduire faisait partit des choses qu’elle faisait où elle se sentait le plus vivante. Elle voulait à tout prix oublier Nicolas. Rien que l’apparition de son nom dans ses pensées animait sa colère. C’était de nouveau une fuite en avant dans la Ville Lumière. Elle ne pourrait pas fuir éternellement et elle le savait. Des fois, lorsque sa paranoïa était à son comble, elle se disait qu’il avait dû se passer quelque chose entre Nicolas et Camille ce soir-là. Et rien que de les imaginer ensemble, sa haine augmentait. Et puis, elle se ressaisissait. Camille ne lui aurait jamais fait un coup pareil. Assit à côté d’elle, Christian fumait un cigare, un bras posé autour de son épaule. Christian la regardait sans qu’elle s’en aperçoive avec un air subjugué. Très peu de personne arrivaient pourtant à retenir son attention. Christian avait toujours sut qu’il était un beau gosse, avec ses cheveux noirs et ses magnifiques yeux bleus aciers, hérités de sa sublime mère. Il avait le teint fatigué de ses jeunes gens qui ne se lèvent qu’après midi pour recommencer à boire. Il était aussi ambitieux et orgueilleux que Camille, il était toujours le meilleur et comme elle, ses relations étaient uniquement basées sur le physique et le sexe. Aucune fille ne lui avait jamais résisté, d’ailleurs, ce qui renforçait sa confiance en lui. La première fois qu’il avait vu Roxanne, elle n’avait pas la moindre idée de qui il était. De ce fait, elle ne savait pas qu’il était le fils d’un patron d’une chaîne d’hôtel milliardaire, elle lui avait donc parler de manière désintéressée, contrairement à ce qu’il avait l’habitude et elle ignorait tout de sa réputation scandaleuse. Il avait tout de suite sentit qu’ils deviendraient inséparables et qu’elle ne le décevrait jamais. Elle était différente de toutes les filles superficielles et égoïstes qu’il avait connu jusque là. Christian n’avait jamais eut aucun mal à se confier à elle parce qu’il savait qu’elle ne se retournerait jamais contre lui. Elle lui avait fait confiance sans hésiter. Parce que Christian n’était pas quelqu’un en qui il fallait faire confiance. Il aimait se lever le matin en se demandant à qu’elle personne il allait pouvoir faire une salle coup. Christian était un menteur, un manipulateur hors pair prêt à tout pour parvenir à ses fins, un hypocrite, égoïste et insensible. Il se disait lui-même insubmersible à la douleur. Et s’il était aussi salaud, c’était uniquement pour tromper son ennui, ennui que fuyait également Roxanne. Roxanne, qui l’envoûtait rien que par sa façon de conduire. Il la trouvait sublime et pourtant, il la savait si fragile, au fond. Sa fragilité lui avait sauté aux yeux lorsqu’il l’avait vu évanouie, abandonnée de tous, à cette fête en juin. Il n’avait put que la secourir, lui qui n’était pas du genre à aider les autres. Lorsqu’il avait voulu la revoir le lendemain, elle c’était enfuie en Italie. C’était la première fois qu’elle partait aussi longtemps loin de lui. Elle lui avait énormément manquée. Il n’aurait jamais crut qu’elle lui manquerait autant. Il était ravit de la trouver aussi rayonnante. Elle s’arrêta bien plus tard, une fois qu’elle avait effectuée ce qu’elle avait appelée sa ‘’redécouverte ‘de Paris.

Il était 19 heures et Nicolas tournait en rond. Le déjeuner lui avait parut durer une éternité, entre une Roxanne furieuse qui refusait de lui adresser la parole et une Camille à la fois proche et loin de lui. Pour tuer le temps, il n’avait pas cessé de boire, son verre n’était jamais vide. Lorsqu’il était rentré chez lui, il c’était sentit seul pour la première fois de sa vie, pourtant, il avait des tonnes de numéros à appeler. La vérité, c’était que Nicolas ne voulait voir qu’une seule personne : Roxanne. Dehors, la pluie ne cessait pas de tomber. Assit sur le rebord de la fenêtre, une chanson des Red Hot Chillie Peppers en fond sonore, Nicolas regardait son portable avec un air malheureux, attendant désespérément un appel de Roxanne. Il l’avait trouvé mieux que belle : éblouissante. Il c’était même demandé comment il avait fait pour ne pas le remarquer avant. Il avait vu Christian avec elle, évoluer durant le déjeuner toujours près d’elle, l’air plus inséparables que jamais. Par moment, Nicolas avait même vu leur regard se croiser, comme s’ils communiquaient sans mots. C’était la première fois que Nicolas avait ressenti de la jalousie. Il n’avait plus ressenti une telle jalousie depuis la fois ou Christian était sortit avec Camille, à l’époque. Nicolas c’était retenu de ne pas le frapper. D’un coup, il décida qu’il ne supporterait pas de rester une minute de plus sans rien faire.

En arrivant devant la porte de son immeuble, Nicolas avait été soulagé de voir que l’étiquette avec marquer le nom de Montclair était toujours là. Le code d’entrée était toujours le même. Il venait ici depuis toujours, il lui paraissait impossible de ne plus venir. Nicolas avait monté les marches à toute vitesse et avait attendu bêtement devant la porte, le cœur battant. Puis il se trouva ridicule. Venir la voir après deux mois de silence comme si rien ne c’était passé ne changerait rien. Elle devait sûrement le haïr, sinon, elle l’aurait appelé. Il s’apprêtait à faire demi-tour lorsque la porte s’ouvrit. Le visage de Roxanne resta figé. Nicolas la trouvait plus belle que jamais. Les mots qu’il avait préparé ne purent sortirent de sa bouche, tellement il était tétanisé par le regard de froid de Roxanne auquel il n’était pas habitué.

-Qu’est-ce-que tu fais là ? demanda Roxanne.

Elle allait déjà refermer la porte, mais Christine, sa mère et également marraine de Nicolas arriva.

-Oh, bonsoir Nicolas, comme c’est gentil de passer nous voir ! s’exclama Mme Montclair.

-Heu, en fait j’allais m’en aller, je vois que je dérange, dit Nicolas.

-Mais pas du tout, reste donc dîner, nous allions passer à table, proposa Mme Montclair.

-Tu t’es montrée beaucoup moins aimable avec Christian qui m’a ramené évanouie à 4h30 du matin pendant que ton filleul était Dieu sait où, remarqua froidement Roxanne.

Nicolas aurait voulut  disparaître.

-J’inviterais Christian à prendre le thé pour le remercier de cet acte honorable, ça sera moins compliqué que faire un repas, j’imagine qu’il ne mange pas la même viande que nous, assura Mme Montclair, entre, Nicolas.

-Je reviens dans une minute, maman.

Elle courut dans la salle de bain où elle alluma aussitôt une cigarette. Elle était furieuse d’être ainsi prise au dépourvue. Elle était partit pour oublier Nicolas. Elle était sortit avec des tas de garçons sans jamais avoir de sentiments pour eux. Roxanne ne c’était jamais sentis aussi libre et aussi sûre d’elle que depuis qu’elle avait quitté Paris. Et voilà qu’à peine arrivée, Nicolas débarqué dans sa vie, de nouveau, sans prévenir. A quoi jouait-il ? Le jour de son départ, Roxanne avait vaguement espérée qu’il irait la voir à l’aéroport, comme dans les films. Ou qu’il fasse n’importe quoi pour qu’elle change d’avis. Il n’avait strictement rien fait. Au début, Roxanne c’était sentit abandonnée. Nicolas avait représenté son univers pendant tant de temps. Un mois après son départ, il avait essayé de l’appeler. Elle commençait tout juste à se remettre, à être de nouveau heureuse. Sa réaction avait été immédiate. Elle avait paniqué et jeter son portable dans une poubelle. Roxanne se regarda dans la glace. Elle aurait souhaitée par-dessus-tout avoir un rail de coke sous la main, ou une coupe de champagne, ou n’importe quoi qui puisse la détendre. Il ne fallait pas que Nicolas pense que Roxanne était troublée par sa venue. Si elle parlait encore à Camille, elle l’aurait sûrement appelée et toutes deux auraient trouvés sa venue déplacée.

Le repas s’écoulait. Nicolas avait été placé à côté de Roxanne, mais celle-ci ne le regardait même pas. A un moment, il avait voulut mettre sa main sur la cuisse de Roxanne. Elle l’avait griffée.

-Alors, Nicolas, j’ai entendus dire que tu allais déménager ? demanda Mr.Montclair.

-Oui, je vais aller dans le 5ème, à côté de ma prépa, répondit Nicolas.

-Ah, c’est drôle, Roxanne aussi a prévu d’aller visiter quelques appartements dans cet arrondissement aussi, remarqua Mme. Montclair.

-Oh, le 5ème arrondissement est assez grand pour que je ne tombe pas sur lui, répliqua Roxanne.

-Tu ressors, après, chérie ? demanda Mr.Montclair.

-Oui et je ne pense pas rentrée avant demain, répondit Roxanne.

-Qu’est-ce-que tu vas faire ? demanda Nicolas.

-Ce ne sont pas tes affaires, répondit Roxanne.

Il était 21 heures et Christian s’énervait de ne pas voir Roxanne arriver. Dehors, la pluie c’était arrêtée. Il espérait qu’ils pourraient aller se balader dans Paris, une bouteille à la main chacun. Christian regarda son immense chambre, pleine de photos souvenir, de fringues étalés par terre que les femmes de ménages n’avaient pas encore rangées. Au début, il voulait faire une grande soirée pour fêter le retour de Roxanne avec tous leurs amis, mais Roxanne avait dit que cette soirée était leur soirée de retrouvaille. Il était allé dîner seul dans la salle de restaurant de l’hôtel. Quelqu’un lui avait dit que son père était occupé et qu’on lui apporterait son dîner dans son bureau. Christian avait l’habitude. Les filles de tout âge le regardaient avec désir, les hommes qui les accompagnaient avec envie. Tous savaient qui il était. Il avait fait monter plusieurs bouteilles de vins rosés, l’alcool préféré de Roxanne ainsi que des bouteilles de champagnes. Il avait fait allumer un bon feu de cheminée. Roxanne était inhabituellement en retard. Enfin, elle apparut, dans une robe noire toute simple, de chez Chanel, sûrement, avec un manteau en fourrure blanc Isabel Marrant et des bottines Dior. Elle était tout simplement parfaite. Il la prit un long moment dans ses bras.

-Je ne veux plus que tu repartes loin de moi, murmura Christian.

-Je ne partirais plus, promit Roxanne, je suis là et j’y resterais.

Elle enleva ses chaussures avec négligence et s’assit négligemment sur le canapé en cuir noir. Christian avait déjà sortit deux verres, il ouvrit une bouteille de Pommard et s’assit à côté d’elle. Elle posa ses pieds sur ses jambes.

-Alors, qu’est-ce-que tu as fais en rentrant ? demanda Christian.

-J’étais en train de ranger mes valises lorsque figure-toi que Nicolas a eut le culot de sonner à ma porte et que bien sûr, ma mère n’a pas put s’empêcher de l’inviter à dîner, répondit Roxanne.

-C’est son filleul, après tout, remarqua Christian.

-Oui, mais c’est abusif, elle sait que je le déteste.

-Et comment ça c’est passé ?

-Très mal. Je ne lui ai pas parlé du repas. Lorsque je suis parti, il a voulu me déposer, j’ai refusé.

-Tu aurais dû savoir qu’il n’allait pas être facile de ne plus le voir. En plus vous êtes voisins.

-Et en plus, Monsieur déménage dans le 5ème à la rentrée, lui aussi, râla Roxanne.

Elle se versa un grand verre de vin rouge.  

-Et ce qui me tue par-dessus-tout, c’est qu’elle ne t’a même pas parlée, aujourd’hui. Elle continue à voir Nicolas comme un prince charmant alors qu’elle ne sait pas du tout qui il est, ajouta Roxanne.

-Ca lui passera. Tu sais que je me fiche de l’avis de tes parents. Quoique ton père a été très aimable avec moi aujourd’hui, dit Christian.

-J’étais tellement bien en Italie, loin de tout ses problèmes, soupira Roxanne, je ne pensais pas que revivre chez mes parents serait aussi difficile.

-Tu ne dois pas visiter des appartements ?interrogea Christian.

-Oui. D’ailleurs, à ce sujet, j’ai quelque chose à te proposer. Puisque toi aussi ton établissement sera dans le 5ème, est-ce-que tu accepterais de vivre avec moi ? demanda Roxanne.

-Tu es sérieuse ? S’étonna Christian.

-Oui. J’ai toujours eut très envie que l’on vive ensemble, loin du regard de mes parents, expliqua Roxanne, enfin libre. Et je suis sûre que ça sera vraiment génial de vivre ensemble.

 -Avec plaisir, sourit Christian, moi aussi je ne me voyais pas vivre tout seul.

-Fêtons ça ! s’exclama joyeusement Roxanne.

Elle fouilla dans le bar et ouvrit une bouteille de champagne, un Moët. Christian sortit deux coupes en cristal.

-A quoi veux-tu que l’on boive ? Demanda Christian.

-A nous deux. Et à la liberté, répondit Roxanne sur un ton très solennel.

Elle se rassit sur les genoux de Christian.

-J’ai envie de quelque chose de classique. Avec une cheminée à l’intérieur, dit Roxanne.

-Et moi, une vue avec la Tour Eiffel, ajouta Roxanne.

-On boira tout les soirs des bouteilles de rouge.

-Après être allés dîner dans n’importe quel resto.

-Ou on se fera livrer des sushis.

-En regardant Sex and the city.

-Et après on ira se saouler dans les bars en se mélangeant au peuple, sourit Roxanne.

-Mais pourtant, nous sommes des êtres plus-que-parfait. Tu es quelqu’un de plus-que-parfait, remarqua Christian.

-Et toit tu es juste trop parfait pour moi, dit Roxanne, mon sauveur.

-C’est drôle, j’ai l’impression que tu es à la fois différente et que pourtant tu es la même, dit Christian, partir toute seule t’as vraiment fait du bien, on dirait.

-Tu n’imagines même pas comme c’était génial. Pendant deux mois, j’ai eut la paix. J’étais libre comme l’air.

-A bientôt 18 ans, il est temps que tu prennes ton indépendance.

Roxanne ne pouvait pas  reprocher à Christian sa haine envers ses parents. Personne ne pouvait imaginer toutes les disputes  que Roxanne avait put subir  avec ses parents à ce sujet. Sa mère provoquait  une crise de nerf à la simple évocation de son nom, son père était persuadé qu’il avait une mauvaise influence sur elle. La mère de Roxanne s’attendait  à ce qu’elle change de  religion d’un jour à l’autre. Son père ne cessait de répéter que la religion et le milieu social totalement différent-Christian était beaucoup plus riche qu’eux, étaient des facteurs qui allaient à l’encontre d’une amitié stable. Pour eux, Christian était l’exemple même du mauvais garçon. Ça avait été la première fois que Roxanne  trouvait un sujet de désaccord avec ses parents, d’habitudes compréhensifs. Les tensions avaient baissées lorsque Roxanne était sortit avec Nicolas, l’archétype même du gendre idéal. Ses disputes qui avaient durés plus de deux ans avaient épuisée Roxanne plus qu’autre chose. Ses parents n’avaient jamais comprit  son besoin d’évasion et son désir de fréquenter  une culture différente que celle dans laquelle elle était née. Ceci dit, Christian était remonté dans leurs estimes lorsqu’ils l’avaient vu la ramener à 4 heures du matin. Le désir d’indépendance de Roxanne ainsi que celui de n’avoir aucun compte à ne rendre à personne venait de là.

-Tu te rappelles, quand on était au lycée et que je disais que quand j’aurais mon propre appartement, je garderais toujours une bouteille de vin pour toi ?

-C’est l’occasion de réaliser ce vieux rêve.

Ravie à cette idée, Christian l’embrassa sur la joue. Ses lèvres effleurèrent accidentellement celles de Roxanne. Ses yeux se mirent à briller d’une étincelle qu’il n’avait pas vue depuis longtemps.

-Il y a des limites qu’on ne doit pas franchir, tu le sais, murmura Christian sans pour autant se dégager d’elle, comme il aurait dû le faire.

-Les limites sont faîtes pour être franchies, tu ne crois pas ? remarqua Roxanne d’une voix envoûtante.

Etait-ce le champagne ? Etait-ce sa peau bronzée, son odeur si proche, l’éclat de ses cheveux ? Etait-ce le danger inévitable qu’il rencontrerait  en franchissant ses barrières qui le tentait de manière soudaine, irrationnelle et incontrôlable ? Etait-ce la curiosité de goûter à un plaisir longtemps oublier qui le poussa à céder ? Christian l’embrassa, tandis qu’elle caressait son visage avec une infinie tendresse. Il chercha ses doigts et les serra, comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. Il recherchait cette tendresse qu’elle avait manifestée, durant cette nuit, plus qu’un simple plaisir. Roxanne avait été la seule fille qui lui avait donné cette tendresse qu’il recherchait inconsciemment depuis la mort de sa mère, comme une quête désespérée. Christian était mort, aussi, ce jour-là, sa vie ne lui était apparue comme un long tunnel sans lumière, où rien ne lui faisait envie. Il était convaincu que la seule chose qui le rendrait heureux, c’était l’amour, sans jamais l’avouer à personne, pas même à Roxanne, connue pour son cynisme, l’amour, qui pouvait changer une personne, qui faisait battre un cœur de manière intense et déraisonnable.

-C’est l’alcool, n’est-ce-pas ? demanda Christian.

Roxanne acquiesça. Ses lèvres cherchaient avidement les siennes.  Il ferma les yeux et se laissa, pour une fois, emporter par une avalanche de sensation sans nom en même temps qu’elle s’abandonnait dans ses bras.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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